De l’autre côté des portes du sommeil gardées par des goules,
Au delà des abîmes nocturnes éclairées par une lune blafarde,
J’ai vécu des vies sans nombre,
J’ai sondé du regard toutes choses;
Et je me débats et je crie jusqu’à l’aurore, Poussé à la folie par l’effroi.
J’ai tournoyé avec la Terre à l’aube des temps,
Quand le ciel était une flamme vaporeuse;
J’ai contemplé la béance du sombre univers
Où les noires planètes roulent sans but,
Où elles tourbillonnent inaperçues dans leur horreur,
Sans savoir, ni éclat, ni nom.
HP Lovegraft